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7 décembre 2006 4 07 /12 /décembre /2006 13:30

L'ennuyeux Nicolas Sarkozy a levé une grande armée pour gagner la présidentielle. Une légion de communicants, sondeurs, rédacteurs travaille pour lui. Il ne faut pas passer à côté de la boulette de l'adversaire et essayer de trouver un maximum de slogans fumeux. La rupture tranquille, par exemple, c'est de la foudre intellectuelle Brice Hortefeux.

Que faut-il penser de cette technique, certes pas nouvelles, mais poussée à son maximum par le leader Minimo ?

Philippe Cohen, scénariste de la BD, La face Karchée de Sarkozy, analyse sa stratégie sans langue de bois :

Vous consacrez la dernière partie de votre « BD-enquête » à décrire la façon dont Nicolas Sarkozy a construit son image publique, avec le concours plus ou moins volontaire des médias. Quelle nouveauté politique en tirez-vous ?

Philippe Cohen : Nicolas Sarkozy a inversé le rapport classique entre la communication et l'action. Avant on communiquait pour expliquer son action. Pour Sarkozy, l'action se résume à la communication. La communication devient l'action politique, totalement détachée du réel. Agir, c'est montrer : montrer Sarkozy à Sangatte, Sarkozy à Ajaccio, Sarkozy à La Courneuve, Sarkozy à New York, puis Sarkozy au congrès de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF). Quels ont été les résultats de ces soi-disant actions ? Pas grand chose : son bilan sur la sécurité est calamiteux, les Corses ont rejeté son référendum, les musulmans l'ont sifflé et j'ai l'impression que Bush a déjà oublié qui il était. En réalité, Nicolas Sarkozy a inventé ou plutôt adapté à notre pays une stratégie consistant à co-produire l'agenda médiatique.

Que voulez-vous dire par « co-produire » ?

Le candidat de l'UMP se met en permanence à la place des journalistes, au point de se demander lui-même quel est le sujet à proposer à la conférence de rédaction. Sarkozy s'efforce, semaine après semaine, d'avoir toujours de bonnes informations à proposer aux journalistes, de leur donner « du biscuit », comme on dit dans leur jargon. Il ne répète pas, comme souvent les hommes politiques par le passé, un prêchi-précha qui rase tout le monde. Il « file des infos », il est une machine à scoops. Voilà comment, par exemple, les médias ont été manipulés dans l'affaire Clearstream : les seules informations dont disposaient les journalistes d'investigation étaient celles dispensées par le cabinet Sarkozy.

Cela n'explique pas la proximité que vous lui prêtez avec les états-majors des rédactions…

J'y viens. À un deuxième niveau, Nicolas Sarkozy soigne les « décideurs », les « seigneurs » des médias, les rédacteurs en chef et les éditorialistes : voyez Jean-Pierre Elkabach, qui a aussi consulté son avis pour recruter le journaliste chargé de le suivre, et qui l'a laissé parlé vingt minutes de plus en 2005, lors d'une interview, ce qui a provoqué une protestation de Chirac. Ou encore Jean-Marie Colombani, auteur d'éditoriaux dithyrambiques sur lui. Mais aussi Franz-Olivier Giesbert, Karl Zéro, Christophe Barbier (L'Express), Jérôme Bellay (Europe 1), Nicolas Beytout, avec qui il partage une vision « lucide » de la société française (en gros, les Français sont des ploucs paresseux et arrogant) et un souci de l'audience qui les conduit à mettre Sarko à la une le plus souvent possible puisqu'il est le meilleur vecteur d'audience. Combien de « Unes » du Point sur Sarkozy en 2005 et 2006 : vingt, trente ? Sarkozy est le meilleur VRP de Sarkozy : quand il passe à la télévision, il se renseigne sur sa « performance » et la popularise auprès des « décideurs ». Il sait aussi « jouer des coudes » : avant une émission animée par Michel Field, il lui dit : « Si tu m'emmerdes trop, je dis ton salaire à l'antenne ! » Ou lorsque l'un des hiérarques du Figaro Magazine se défend de jouer Chirac contre lui, il lui rétorque : « Je sais que le Fig-Mag m'a dans le nez, Untel de la rédaction m'appelle après toutes les conférences de rédaction pour me dire ce qui s'est passé ! »

Pour lire la suite : L'article complet avec Philippe Cohen  

Sarkozy et les communicants

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commentaires

C
<br /> <br /> Amusant : c'est à Puteaux - La Défense, sur les terres de la suppléante de Nicolas Sarkozy à l'assemblée, Joëlle Ceccaldi, que l'UMP organise son premier forum sur le thème de la liberté !!!<br /> C'est effectivement bien le lieu pour réfléchir à la liberté :<br /> <br /> http://www.monputeaux.com/2006/12/lump_organise_s.html<br />
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L
Oui, certes, la "com'" est capitale chez lui. Mais pas toujours bien vue, ni au goût du jour... J'ai pour ma part noté qu'il a complètement zappé le web dans son annonce de candidature, restant sur des méthodes classiques (la PQR et la tv). Ca me semble un grave oubli pour un candidat qui se dit "moderne". J'en ai rédigé un article sur ma rubrique, ici: http://www.zdnet.fr/entreprise/management-rh/collaboratif/0,50007183,39365233,00.htm<br /> Avec qques commentaires du spécialiste web à l'UMP.
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T
gné ???<br /> <br /> qu'est-ce que j'ai à voir là-dedans ?<br /> hé ! ho !<br /> ce n'est pas moi qui ait niqué pomponnette !!!<br /> <br /> d'ailleurs on ne dit pas niqué ...
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C
Pour Toto. Vous avez raison : dans communiquer, il y a commu... mais aussi niquer...<br /> Et je pense que le Nico Sarko de Bovo risque de s'en charger...<br /> Citoyens, allons voter et continuons à nous moquer.
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V
La petite bd...Ecroulée de rire...Tellement vrai, au fond.
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