Les jeunes populistes en ont déjà fait l'amère expérience. Le culte du chef existe, il faut le respecter, sinon point de salut. Maintenant c'est un magistrat qui va recevoir une fessée pour avoir osé émettre une critique envers le grand timonier.
Il s'appelle Didier Peyrat, et son crime est d'avoir posémment et doctement affirmé dans des articles :
Le premier article en cause, intitulé "Banlieues : Mai 68 ou Weimar", est paru dans Libération, le 8 novembre 2005. "Les événements qui se déroulent dans les banlieues françaises prouvent l'échec radical de la droite dans ses politiques de sécurité depuis avril 2002, y écrivait le magistrat. Mais on aurait tort de ne voir que le bilan piteux de la majorité UMP. (...) Nous savons maintenant que la criminalité est toujours là, tenace. Elle a résisté à vingt années de politique de la ville ; (...) aux démonstrations de virilité télégénique de Nicolas Sarkozy ; comme à l'augmentation des effectifs de police."
Dans Le Monde du 17 novembre 2005, sous le titre "Incendiaires et cogneurs", M. Peyrat appelait à faire le tri parmi "les jeunes des banlieues", contestant l'existence d'un mouvement de masse contre l'injustice sociale. Il ajoutait : "Luttons contre les causes. Bannissons les mots vulgaires, les insultes, la démagogie de M. Sarkozy. Faisons de la prévention. (...) Mais d'abord il faut vaincre le mal, à l'aide de ce bien commun : le droit."
Que risque cette victime des foudres du petit Nicolas Sarkozy ?
La sanction lui sera notifiée prochainement par le procureur général près la cour d'appel de Versailles, Jean-Amédée Lathoud, haut magistrat qui a supervisé l'affaire d'Outreau lors de son précédent poste, à Douai (Nord), et qui sera bientôt entendu par la commission d'enquête parlementaire sur les responsabilités de la hiérarchie judiciaire dans cette affaire. Cette procédure a pour origine les termes de ces articles de presse qui "me paraissent contraires aux obligations de réserve et de prudence", selon le procureur général. Les syndicats de magistrats ont été saisis de l'affaire.
Amis Sarkologues de tous poils et de toutes obédiences, un exemple de plus du climat particulier de la France d'aujourd'hui et sans doute encore plus de demain.
Qui pensait que la justice était vraiment indépendante et que les magistrats pouvaient échapper aux pressions politiques ? Car pour mémoire un autre magistrat a tiré au bazooka verbal sur le petit Sarkozy. Vous pouvez le constater ici et le constater là.
Et pour ceux qui veulent continuer l'inventaire, vous pouvez passer par le Yaourth, l'insulte sarkozy, le syndicaliste policier déconfit
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