Sarkophage continue sa mission d'utilité publique. Il va bientôt être le seul à poser de vraies questions sur l'incompétence du sinistre de l'intérieur. Sarkozy impressionne surtout les journalistes.
C'est Libération qui lève le lièvre. Les télés ont de plus en plus de mal à rendre compte avec objectivité des faits, notamment pour ce qui concerne l'insécurité. Il est pourtant un temps proche ou elles s'en donnaient à coeur joie pour dénoncer l'incurie du gouvernement Jospin. C'était en 2002 et il y avait une campagne électorale importante pour le pays.
Aujourd'hui les télévisions la jouent discrétion assurée. Parce qu'elles ont peur qu'en cas d'élection d'un certain Sarkozy Nicolas elles aient des comptes à rendre ?
Ce n'est pas la première fois que Sarkophage alerte sur ce douloureux problème.
Cette fois-ci l'histoire se passe sur Canal + :
--------------------------------------------
Mais quelle mouche a piqué les télés ? Alors qu'on les a connues débridées dans leur traitement de l'insécurité en 2002, les voilà d'une prudence de Sioux sur les violences en banlieue (Libération du 9 novembre). L'équipe de Nous ne sommes pas des anges, aimable causerie de midi et demi sur Canal +, vient d'en faire l'amère expérience. Mardi, l'animatrice Maïtena Biraben lance un débat sur les femmes en banlieue. Sur le plateau, Mimouna Hadjam, de l'association Africa 93. Son discours ? «La colère des jeunes est légitime mais autodestructrice.» Elle ajoute que Nicolas Sarkozy n'est peut-être pas tout à fait sans responsabilité dans les émeutes. Et termine en faisant le parallèle entre le couvre-feu annoncé par Dominique de Villepin la veille et celui de Papon en octobre 1961, dénonçant «la gestion coloniale de cette crise». Sitôt le direct terminé, la production (Angel Production, appartenant à Lagardère) reçoit un coup de fil de Canal + qui lui impose de faire un autre plateau deux jours plus tard avec un maire UMP, pour contrebalancer. Intervention politique ? A Canal +, Rodolphe Belmer, directeur général de la chaîne, avoue sans ambages avoir poussé un «coup de gueule» : «Il y a eu une séquence un peu violente où l'invitée compare la politique sécuritaire de Villepin avec celle de Papon en 1961, je ne trouve pas normal que ces propos n'aient pas été modérés, j'ai donc demandé une autre émission pour donner un autre point de vue.» En revanche, Belmer réfute toute pression politique, même si, comme par hasard, le cabinet de Sarkozy a appelé la chaîne pour avoir la cassette de l'émission... Hier, donc, le plateau de Nous ne sommes pas des anges a reçu la maire UMP de Villepinte, aux côtés d'un travailleur social. Au nom de l'équité. On a connu Canal + moins regardante. Par exemple, quand Nicolas Sarkozy a été, le 3 novembre, gentiment interviewé par un de ses proches, Jacques Chancel, sur i-Télé, chaîne info de Canal +.
Libération le 11.11.2005
------------------------------------------------
Cette mouche c'est la fameuse collusion entre pouvoir politique et médiatique. Et cela ne va sans doute pas s'arranger ! Attention la liberté de la presse recule en France et c'est Reporter sans Frontières qui le dit.
Vous n'avez encore rien vu !