Le récidiviste Sarkozy revient à la Courneuve
Mais cette fois, sans tutoyer personne. Et il distribue des sucreries.
Les habitants de la Courneuve se pincent. Il y a encore deux semaines, la seule évocation de leur ville faisait office de repoussoir dans les minstères. Mais depuis la venue de Sarko, c'est "Noël en Juillet" ironise un travailleur social... Ainsi jusqu'à présent, les gamins qui ne partent pas en vacances avaient la possibilité de faire du poney deux fois par semaine aux frais de l'état. Dorénavant c'est tous les jours ! Dans la même veine, la municipalité payait de sa poche pour emmener les enfants gambader dans une forêt située à l'autre bout du département : elle vient de recevoir une enveloppe de 4000 euros pour les trajets.
Renfort de fantômes
Cela fera quelques parents heureux, qui applaudiront Sarko quand il reviendra à la Courneuve. Mais, faute de nouveaux crédits, ces dépenses pour la Courneuve se font au détriment des autres communes de Seine Saint Denis. "Des cités aussi sensibles que celle des 4000, ce n'est pas ce qui manque dans le département, se permet de rappeler un élu". Même chanson pour la présence policière. De mémoire d'autochtones on n'avait jamais vu autant de poulets à la Courneuve. Sécurité publique, brigade anti-criminalité, cars de CRS, ça patrouille dans tous les sens. Le ministre des promesses a claironné que 25 flics supplémentaires, et permanents, seraient affectés à la Courneuve. Mais il n'a pas été question d'augmenter les effectifs dans le "9-3" lors du comité technique paritaire, chargé de décider des affectations qui vient d'être réuni.
"La seule chose que Sarko puisse faire, explique un syndicaliste policier, c'est attendre septembre et la sortie de la prochaine promotion de gardiens de la paix pour renforcer le commissariat. Mais ça en fera forcément moins pour les autres villes du département."
"De toute façon, insinue un enseignant de la Courneuve, les renforts ne peuvent pas tout résoudre. On aurait plus besoin d'obtenir le classement en Z.E.P de quatre groupes scolaires qui ne le sont pas encore. Sur les pauvres, Sarko a beaucoup a apprendre."
La politesse entre autres. Le 28 juin, lors de sa deuxième visite sur place, une grande réunion avait été convoquée à l'hôtel de ville avec les élus, les responsables de l'enseignement, du patronnat et des associations locales. Certes, Sarko a pris grand soin cette fois de ne tutoyer ni d'engueuler aucune institutrice. Mais, arrivé à la Courneuve avec une demi-heure de retard, il a longtemps paradé à l'extérieur de la Mairie, devant les caméras et les habitants présents. Quand il est enfin entré, sans s'excuser, dans la salle ou tout le monde poireautait, un jeune s'est permis de lui lancer ironiquement : "Monsieur, vous nous parlez de respect mais vous avez une heure et demie de retard" L'insolent s'est attiré un très sec : "Vous êtes un apprenti politicien" Parole d'expert et de politicien confirmé...
Brigitte Rossigneux
Le Canard Enchaîné - 6 juillet 2005
Ceci n'a pas été vu sur TFN ... c'est normal ... non ? :o)
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