Le petit Nicolas Sarkozy monté sur un tabouret exhorte ses troupes à produire du résultat. Attention, ne vous trompez pas ! Il ne demande pas des efforts sur l'insécurité routière, la lutte contre la corruption, ou contre la grande criminalité. Il ne faut pas s'attaquer à ce qui nous dépasse, cela pourrait se voir !
Non, il harangue ses troupes, tel un Jules César partant à l'assaut de la Gaule, pour lutter contre les clandestins et tous ceux qui mettent en danger la France par leur simple existence.
L'école de commerce qu'il a suivi a du dispenser de sacrés cours de communication managériale. Accrochez vous, serrez l'élastique de votre slip, on ne sait jamais, avec Sarkozy le Karcher balaie tout ... même l'humanité.
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Extraits et commentaires par le Monde Diplomatique :
Voici un texte qu’il faut lire de toute urgence, dans sa version intégrale. Quelques brefs extraits en ont paru dans la presse. Ils ont suscité des haussements d’épaule, quelques remarques blasées. Nous sommes tellement habitués aux « dérapages » de M. Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire, camouflés en « parler vrai ». Mais son intervention du 9 septembre devant les préfets de la République passera dans les annales, aussi bien pour le contenu que pour le style.
C’est Bonaparte qui s’adresse à ses officiers et les invite à poursuivre l’assaut derechef contre tous ceux qui mettent en cause la sécurité des « Français », en premier lieu les gens du voyage, les jeunes des banlieues, les immigrés illégaux. Ce bulletin aux armées utilise le mot « engagement » (des préfets) douze fois ; « mobiliser » est employé sept fois, le « terrain » (la nécessité d’être sur le terrain), huit fois. Les préfets sont appelés à prendre la tête des troupes de policiers et à les mener eux-mêmes à l’assaut.
Contrairement à Bonaparte, M. Sarkozy ne leur promet pas de légion d’honneur, ou une gloire éphémère, mais des espèces sonnantes et trébuchantes. « Le régime indemnitaire connaîtra pour la 3ème année consécutive, une augmentation notable. Ainsi un sous-préfet de classe 5 (début de carrière) ou de classe 1 (préfectable) aura vu son régime indemnitaire progresser de 30 % depuis 2002, voire jusqu’à 45 % grâce à la modulation. Un préfet hors classe aura bénéficié d’une progression de 35 %. J’ai aussi décidé de vous donner une nouvelle marge de manœuvre par la modulation des primes des sous-préfets, laissée désormais à votre décision. » Au prorata, sans doute, du nombre d’expulsés. Car le ministre fixe des quotas de « clandestins » à expulser.
« Lors de notre dernière rencontre, je vous ai fixé des objectifs chiffrés, en vous demandant de procéder, au minimum, à 23 000 éloignements d’étrangers en situation irrégulière cette année. Je constate qu’à la fin du mois d’août, 12 849 étrangers avaient fait l’objet d’une mesure effective d’éloignement : sur huit mois, 56 % des objectifs ont été atteints. Il vous reste donc cinq mois (sic !) pour accentuer l’effort. J’observe d’ailleurs que, d’une préfecture à l’autre, les résultats sont inégaux. »
Et, surtout, ne pas se laisser intimider par l’Etat de droit et les arguties de la justice ou celles des défenseurs des droits de l’homme : « Il vous faut aussi ne pas hésiter à utiliser toutes les marges de manœuvre autorisées par la loi. Elles sont réelles. Vous devez ainsi faire usage des pouvoirs que vous donne le code de l’entrée et du séjour des étrangers, quelles que soient les sollicitations locales. Je vous demande de savoir résister aux pressions de tels ou tels "collectifs" ou "coordinations", qui ne représentent qu’eux-mêmes. » Les récentes rafles de sans-papiers menées au petit matin, avant le départ à l’école des enfants, témoignent de l’enthousiasme que le ministre a su faire souffler dans les préfectures.
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Elle est pas belle la France que veut nous fabriquer le sinistre de l'intérieur ? On se croirait revenu à des temps que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaître.