L'Elysée rend fou parait-il. Il faut voir ... En tout cas la perspective de devenir présiroi de France fait que l'on est prêt à récupérer tout ce qui ressemble à une bonne occasion pour se rapprocher du bon peuple.
Après l'épisode Ubu Loi il faut en effet surfer sur la "précarité attitude" et montrer que l'on a un coeur de pierre, et qu'il bat encore.
Ainsi donc le petit Nicolas Sarkozy s'est il empressé de venir au secours de l'admirable Jean Lassale. Député qui en a .. dans le pantalon à défaut d'en avoir dans l'estomac, et qui combat la mondialisation en arrêtant de manger. On a les armes que l'on peut.
Le petit Sarkozy ne pouvait laisser l'occasion passer et devait illico faire quelque chose pour montrer sa binette partout.
Ceci fut fait à l'aide d'un courrier rédigé de la part du ministre de tout qui ne fait rien que de vouloir être président.
Là où ça devient marrant ou triste selon l'angle choisi, c'est que les ficelles, une fois de plus, étaient grosses !
Libération nous révèle que le courrier existe en deux versions :
- Celle qui est partie se termine ainsi :
«J'espère que votre projet pourra se réaliser dans les meilleures conditions en France.»
- Celle qui n'est pas partie se finie ainsi :
«J'espère en tout état de cause que votre projet pourra se réaliser dans les meilleures conditions en France, que ce soit à Lacq ou à Accous.»
Nicolas Sarkozy laisse ainsi le choix aux Japonais : délocaliser ou pas. Alors que dans la première version, il prend fait et cause pour le maintien de l'unité à Accous. Ayant connaissance du double langage du ministre, François Bayrou l'interpelle mardi, en fin de matinée, dans les couloirs de l'Assemblée nationale. Selon plusieurs témoins, le tête-à-tête est «sévère».
Toujours est-il que l'attitude de Sarkozy énerve. Notamment à Bercy. Jusqu'à l'initiative de l'Intérieur, c'est le ministère de l'Industrie qui suivait «l'affaire Lassalle». Selon le cabinet de François Loos, Sarkozy aurait «tout ralenti», voire «stoppé les négociations», donnant à l'industriel japonais «le sentiment d'un manque de coordination gouvernementale». Hier après-midi, Matignon a tenté de reprendre la main, et c'est efforcé de ne pas laisser Sarkozy en première ligne. Le Premier ministre s'est déplacé jusqu'au chevet du député gréviste, à l'Assemblée. A l'issue d'une demi-heure d'entretien, Villepin a parlé «d'un accord possible». Comme par hasard, quelques heures auparavant, depuis Tokyo, le PDG de Toyo déclarait : «Si certaines mesures permettent de construire l'extension initialement prévue à Lacq sur le site d'Accous même, nous le ferons.» Et de plaider pour que« M. Lassalle mette fin à sa grève». Hier soir, le Béarnais s'y refusait. Attendant toujours, «un accord écrit». En recevant aujourd'hui, le numéro deux de Toyo et le responsable de l'unité française, Nicolas Sarkozy cherche à l'obtenir. Il devra compter avec Jacques Chirac. Hier soir, le Président a prévenu : il suit «personnellement» le dossier.
Libération - 14.04.2006
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