Le petit Nicolas Sarkozy a provoqué des émeutes très graves dans notre pays. Il n'est pas l'unique cause mais détient une responsabilité énorme. 250 millions d'euros plus loin .. a-t-il demandé des excuses pour tous les malheurs causés par ses maux douloureux ?
Lu dans un article du Canard Enchaîné du 16 novembre 2005 :
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Quinze jours plus tard, Sarko juge son bilan "plutôt positif". On est content pour lui. Pourtant l'échec et cuisant. Voilà un immigré de la deuxième génération. Il a vécu toute sa vie en banlieue. La république lui a tout donné : un enseignement mis au point par des générations de dévoués pédagogues, des services publics efficaces, des soins médicaux quasi gratuits grâce à la sécu, la liberté de s'exprimer, de circuler, de s'engager en politique, le droit de vote, et même celui d'être élu ! Et voilà ce que ça donne, arrivé en haut de l'échelle, devenu ministre d'état, ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy reste quand même un gosse des banlieues. Il parle mal. Il est vulgaire. On le sait à l'origine des émeutes, il y a ses mots. L'étincelle qui a tout fait exploser. Après avoir promis de nettoyer au Karcher, il s'est engagé à les débarrasser de la racaille. Pourtant, s'il a réussi, lui, à sortir de sa désolante banlieue (Neuilly : l'enfer !) pour monter à Paris c'est bien parce qu'on lui a appris les bonnes manières, le français classique, la bienséance. Le banlieusard aime qu'on lui parle correctement, comme à un français normal. Il sait que le ministre d'état ne se met pas à parler petit nègre quand il rencontre des africains, ni à rouler les "r" avec les auvergnats. Parler vulgaire à un banlieusard, c'est lui mettre le nez dans sa misère, dans sa honte, lui signifier qu'il n'est bon qu'à croupir dans son ghetto. Traiter de racailles quelques centaines de jeunes dont le seul tort est de l'avoir hué lors d'une visite (et de lui avoir lancé quelques projectiles), c'est être délibérément offensant. C'est faire de la provoc'. C'est agir en chef de bande, venir provoquer l'adversaire chez lui, l'humilier, le chauffer, le faire sortir de ses gonds. Le banlieusard Sarkozy sait tout cela ..
Il a dit qu'il retournerait en banlieue chaque semaine, et il le fera. Il les traitera de vermine, de bâtards, de bouffons, de crapules, de minables, de canailles, de rebuts, tous les mots qui font mal et qui font de l'audimat. Deux gamins mourront d'une mort atroce parce qu'ils ont paniqué face à des flics ? Il n'aura pas une parole de compassion. Une grenade lacrymogène atterira dans une mosquée ? Quand on marcge sur le pied de quelqu'un même si ce n'est pas exprès on s'excuse : lui ne le fera pas. Il en a donné la preuve au long de ces quinze jours d'émeute : jamais il ne dira les quelques mots qu'on attend de lui. Jamais. Car pour rafler les électeurs de Le Pen, il faut faire du Le Pen. Ce dernier l'a bien compris : marquant sa solidarité avec Sarkozy, il a prédit que ces deux mots (Karcher et Racaille), "il va les trainer toute sa vie, comme moi j'en ai trainé un durant vingt ans". Bien vu : pour le "point de détail", jamais Le Pen n'a présenté d'excuses, jamais.
Jean-Luc Porquet
Le Canard Enchaîné 16.11.05
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