Beaucoup souhaitent que Nicolas Sarkozy soit le futur Napoléon 4 de France. Ils croient ainsi restaurer une chimère et profiter d'une France ou il ne resterait plus que le nom.
D'autres pensent le contraire. Comme Patrice Leclerc, conseiller général des Hauts De Seine, fief sarkozien. Il n'y va pas avec le dos de la cuillère. Mais face à la déclaration d'amour des médias à l'égard du sinistre intermittent de l'intérieur, il faut bien ça !
La simple idée que l’actuel Président de l’UMP puisse devenir Président de la République fait peur. Cela fait peur pour la République, peur pour les couches populaires, peur pour les libertés. Si "la résistible ascension" de Nicolas Sarkozy est marquée par l’articulation d’une posture politique maniant une capacité réelle à s’adresser au peuple en même temps qu’il prône des mesures libérales favorables aux plus riches ; cette posture "libérale populiste" où l’image, le verbe, l’emportent sur le bilan, les réalisations, porte en elle ce qui fera échouer l’iznogoud de la politique française.
Le peuple de France n’est pas ultra libéral et à ce titre refusera "la rupture" prônée par le chef de l’UMP. Le peuple de France n’est pas fasciste et il résistera à ces tentatives quotidiennes de la droite sarkozyste à vouloir valoriser et banaliser des expressions et des valeurs jusqu’ici cantonnée dans l’expression de l’extrême droite pour détourner les rancoeurs sociales vers l’autre, l’étrangers, "l’ennemi de l’intérieur".
Avec la méritocratie contre l’aide sociale, le communautarisme contre l’égalité, le privé contre le public, la concurrence contre la solidarité, l’argent contre les valeurs humaines, l’entreprise contre le salariat, l’étrangers contre le français, le sécuritaire contre le social, l’autoritarisme contre la démocratie, l’ambition personnelle contre le projet collectif, .. tout concours pour le président de l’UMP a rentrer en résonance avec ce que les individus confrontés aux difficultés portent de plus noirs. Ce pari est dangereux, par ce qu’il génère et libère. Les récents dérapages verbaux de la droite à l’assemblée l’illustrent sinistrement. Mais ce pari est voué à l’échec car la France qui en 2002 a utilisé le bulletin Chirac au 2ème tour des présidentielles pour empêcher Le Pen d’être élu, ne l’a pas fait pour que Nicolas Sarkozy et le gouvernement UMP mettent en œuvre la politique du Front national.
Nicolas Sarkozy ne sera pas élu président de la République, car c’est l’homme de l’échec. Echec électoral aux européennes de 1999 comme en 2005 avec le référendum ou avec les régionales en Ile-de-France. Hormis un bilan médiatique, l’homme est sans bilan, sans réalisation effective positive attendue par le peuple. Maire de Neuilly il a très bien géré les intérêts de ses riches administrés contre ceux des populations modestes du département. Ministre de l’économie, (1993-95 puis en 2004), il n’a pas fait diminuer la dette du pays, ni fait baisser le chômage, il n’a pas défendu et développé, par exemple, les services publics dans les quartiers. Porte parole du gouvernement et Ministre de la communication de 1993 à 95, on ne se rappelle pas de son action ! Ministre de l’intérieur, (2002-04 puis en 2005 ), on entend bien la musique de l’homme qui apparaît comme le premier flic de France, mais coté bilan : c’est la disparition de la police de proximité, l’augmentation des violences physiques, l’explosion des bavures policières, l’échec sur la Corse, l’échec de la prime au retour de 7000 euros pour les immigrés, ... A quand le bilan sur ses solutions « de bons sens », annoncées à grands fracas médiatiques ?
C’est le même constat que je fais dans les Hauts-de-Seine. Le Président du Conseil général l’utilise comme un laboratoire. Là « le bon sens » du Président Sarkozy, la méritocratie est la ligne politique. Il n’hésite pas à déclarer à tout propos et sur les orientations culturelles « qui paye décide » ! Ainsi à chaque spectacle il faut un calicot marqué du logo du Conseil général. Quelle ambition culturelle ! Les annonces vont bon train, mais la réalité c’est la suppression des Bourses pour les étudiants et les lycéens, la vente de 4000 logements sociaux, 16 villes sur 36 qui ont moins de 20% de logements sociaux, ... Sur 54 646 collégiens dans le public : 524 sont concernés par le dispositif Prémis du conseil général, 200 par le plan de la réussite, et pour les 94 collèges, seulement 33 bourses à projets sont financées et 63 soutien-actions. Voilà le résultat chiffré de « l’originalité de la politique de notre département » ! Cela devait déménager en matière d’insertion des Rmistes, le service public « déficient » était remplacé par des entreprises « privées » comme « Main power », le président devait écrire aux patrons pour qu’ils embauchent, ... pour quel résultat 52 ou 56 Rmistes placées en CDD... Ce qu’il affichait en prenant la Présidence du conseil général n’est pas tenu : Le seul domaine où l’on pourrait dire qu’il y a progrès, c’est dans la communication !
Le laboratoire le démontre Nicolas Sarkozy ne doit pas être Président de la République. Encore faudrait-il que la gauche ne désespère pas le peuple de France, qu’à l’ambition d’un ambitieux, elle oppose l’ambition d’un projet, d’un espoir, d’une volonté de transformation sociale.
Le 6 décembre 2005 Patrice Leclerc, Conseiller général des Hauts-de-Seine.
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