Sarkophage a eu la chance de tomber sur un article (un peu vieilli certes ...) qui montre l'incompétence totale du ministre Sarkozy, quand il était aux finances. Il n'a d'ailleurs pas laissé un souvenir impérissable à Bercy, paroles de fonctionnaires :-p
L'analyse porte surtout sur le bilan de Raffarin et de son gouvernement en matière économique. C'était avant l'affaire des Gaymard (nouvelle unité de mesure immobilière, un gaymard = 600M2 )
Voici l'article, amputé de quelques commentaires périmés.
L'original est ici
----------------------------------------------
Sarkozy ou le mystère des Finances
Commentaires éclairés et éclairant d'un internaute sur l’accession de Nicolas Sarkozy au maroquin de ministre de l'Economie et des Finances, et particulièrement à une interview donnée le 8 avril au 20h00 de TF1. Ou comment l'esbrouffe communicante peut s'appliquer à tous les domaines de la vie politique.
- Nicolas Sarkozy parle de "gestion de bon père de famille ", c'est le thème de communication favori de Raffarin depuis deux ans. Pendant qu’il faisait tout l'inverse. Sarkozy, champion du recyclage ?
- Nicolas Sarkozy pointe du doigt "ces méchants Français qui épargnent trop" : Une idée reçue déjà entendue de la bouche de Renaud Dutreil, ex-sous ministre de Raffarin. C'était stupide à l'époque, et ça n'a pas changé. C'est donc ça, le rôle du nouveau ministre de l’Economie et des Finances, coacher les Français pour qu'ils retrouvent la fièvre acheteuse ?
Ne faudrait-il pas plutôt tenter de faire baisser le chômage pour de vrai, et non pas en truquant les statistiques, et de faire repasser les RMIstes sous la barre des 1 million, afin de recréer des consommateurs potentiels ?
Ce n’est pas avec une politique clientéliste à courte vue de énième baisse des charges sur les bas salaires que l’on peut motiver les gens à travailler. Cela produit des travailleurs pauvres, au bénéfice d’entrepreneurs qui ne paient pas de lourdes charges, ces dernières étant assurées par l’Etat. Peut-on vraiment se lancer dans une concurrence effrénée avec la Chine et l’Inde sur le coût du travail ?
- la récompense du travail, la libération de l'initiative et autres fadaises de la droite libérale, sans saveur, sans portée reviennent à favoriser encore davantage l'électorat fortuné (par exemple par une baisse idiote et injuste de l’IRPP), en faisant croire aux autres que c'est aussi dans leur intérêt. Sur ce dernier point, Nicolas Sarkozy fait preuve d’un réel talent de bateleur !
- Le nouveau ministre sert de plus un baratin grossier sur les dépenses de l'Etat ; même s'il est vrai qu'elles sont à revoir. On attend avec impatience des décisions, plus que des effets d’annonce sans valeur.
- Il faut souligner la stupidité invraisemblable de cette histoire de vente de l'or de la Banque de France. D’ailleurs, c'était une idée déjà exprimée par Raffarin.
Cet or, et la somme d’argent qu’il représente, sert à stabiliser la valeur de l’euro, et non à couvrir les fins de mois de politiciens aussi incompétents qu’impécunieux.
- Nicolas Sarkozy nous sert un mensonge éhonté sur l'audit, repris par M. Bussereau : "Pas besoin d'audit, il faut agir et privatiser ", dixit cet ami de Raffarin.
En effet. l'audit risque de montrer que la gestion des précédents gouvernements Raffarin est infiniment pire que celle de ces prédécesseurs (déficit au plus haut l’année passée, +9,5 % d’augmentation de la dette publique en 2003, un record depuis la guerre), d'autant plus que Jospin a pris soin de laisser, à son départ de Matignon, un état des lieux financier. Facétie de protestant !
Faire un audit, dans ce contexte, c'est montrer l'incompétence budgétaire notoire des gouvernements de Chirac. Mais cela aide à réfléchir, plutôt qu'à cavaler en avant comme des cloches de Pâques en disant " privatiser ", " privatiser ", " privatiser ".
A propos, combien ont rapporté en tout les privatisations ? 70 milliards d'euros depuis 1987 ? Soit grosso modo le déficit budgétaire de la seule année en cours. Et une dette publique de 1.000 milliards. Alors que les participations d'Etat dans les entreprises ne sont plus que résiduelles (BNP, Usinor, Elf, sont déjà vendues) . Mais Sarkozy nous promet, pathétique, que tout va aller mieux.
Ce garçon parle beaucoup, mais il ne dit pas grand-chose et en fera encore moins.
Esbroufe à tous les étages. Bienvenue chez Jacques Chirac.
Paul C. Marcinküs 15/04/2004
------------------------------------------