Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 20:59
Il faut parfois écouter les historiens. Ainsi pour comprendre le Sarkozysme, idéologie visqueuse et malodorante s'il en est, faut il s'intéresser à quelques modèles ou contre modèles historiques.

Non que Sarkozy connaisse l'histoire. C'est un petit garçon qui n'a rien retenu de l'école, persuadé que sa naissance et ses relations lui ouvriraient toutes les portes. Enfin il a retenue une chose : la princesse de Clève, c'est chiant !

Merci à Bar

Sarkozy est donc un président amnésique. Ce bonsaï monté sur piles vit dans un monde sans racines, sans accroches. Un monde de dessin animé ou il joue le rôle de Goldorak pour épater la gallerie.

L'historien Emmanuel de Waresquiel le dit mieux que votre fidèle et infatigable serviteur !



------------------------------------------------

Emmanuel de Waresquiel, 51 ans, est historien et enseigne à l’Ecole pratique des hautes études. Spécialiste du XIXe siècle, il a publié une biographie de Talleyrand : le prince immobile (Fayard, 2003) et travaille aujourd’hui sur un autre grand personnage de l’époque napoléonienne, Joseph Fouché. Il vient de publier Cent Jours : la tentation de l’impossible (Fayard, 2008).

Nicolas Sarkozy est-il un nouveau Bonaparte, comme l’avance Alain Duhamel dans son dernier livre (1) ?

Je ne le crois pas. Il n’est ni un nouveau Bonaparte ni un nouveau Napoléon. C’est un énorme anachronisme, ne serait-ce que parce qu’il n’est heureusement pas arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat. Il n’est pas non plus un fondateur comme a pu l’être le Premier consul. Lorsqu’on regarde l’œuvre de Bonaparte au lendemain de Brumaire, on est impressionné : il signe vingt traités de paix avec l’Europe, conclut un concordat avec l’Eglise, met en chantier le code civil, etc. Il s’agissait alors de terminer la Révolution. Si Nicolas Sarkozy était l’homme d’une telle œuvre, cela se saurait*. Il n’est pas non plus Napoléon. L’empereur s’inscrivait dans la lignée d’Alexandre le Grand ou de Charlemagne. Or, Nicolas Sarkozy est profondément l’homme du présent, d’un présent immédiat aussi fin qu’une feuille de papier à cigarette. Il ne semble avoir, sur le plan symbolique, ni passé ni avenir, et ne se réclame pas d’une continuité historique. Nicolas Sarkozy est un président amnésique, y compris de son propre passé. Lorsqu’il va en Hongrie, il refuse de visiter les lieux de sa mémoire familiale. Là est sans doute la vraie rupture, du point de vue des représentations, si on le compare à ses prédécesseurs. Nicolas Sarkozy ne se projette pas non plus dans l’avenir : il n’est pas, semble-t-il, un président bâtisseur qui souhaiterait laisser sa marque, pour la postérité, dans l’espace parisien ou français. Son encéphalogramme historique est plat. Ses références historiques, leur instrumentalisation politique - le «sombre Moyen Age», le «peuple» régicide, la «lettre de Guy Môquet» - me font penser au lapin qui sort du chapeau. C’est de la prestidigitation, pas de l’histoire. Ses teinturiers, comme on disait au XIXe siècle de ceux qui étaient derrière les écrits d’un autre, ne me semblent pas très à l’aise avec la connaissance de l’histoire.

Merci à  Photo en Délire

Les deux hommes sont des aventuriers de la politique, pas des héritiers…


C’est exact. On peut même ajouter qu’ils sont des parvenus. Napoléon était fasciné par la noblesse, au point de recréer une aristocratie. Talleyrand, son ministre des Relations extérieures, l’avait séduit parce qu’il était un grand seigneur de l’ancienne cour de Versailles, par son style et ses usages. Aujourd’hui, «l’aristocratie des vanités», comme disait Chateaubriand, a changé de position. Le Talleyrand de Sarkozy, c’est Bolloré et son yacht ! Ce qui est également intéressant à observer, c’est qu’ils sont tous les deux des latins en politique, à la fois sanguins et hommes de réseaux. Jamais en France, nous n’avions connu une telle pratique du donnant-donnant.

Une autre thèse court, celle défendue par Jean-Marie Colombani, qui voit en Nicolas Sarkozy, non pas un nouveau Bonaparte, mais «un Américain». Il cite cette phrase de Jérôme Monod, l’ex-conseiller de Jacques Chirac, qui le décrit comme «un immigré hongrois en partance pour l’Amérique qui a posé ses valises à Paris». Qu’en pensez-vous ?

Il a en effet un côté coucou. Bonaparte aussi. Tous les deux ont couvé leurs œufs dans un même nid français, Napoléon Bonaparte était corse, fraîchement français et de culture italienne. Nicolas Sarkozy vit, lui, dans le mythe du rêve américain, y compris dans sa vie privée, en s’inscrivant mentalement dans le modèle fabriqué pour le couple Kennedy. Mais la comparaison s’arrête là. A la fin de son règne, Napoléon avait, comme De Gaulle, véritablement le sentiment «d’être» la France. Bref, la France lui appartenait.

Merci à Bar

Comme Napoléon, Nicolas Sarkozy court-il le risque d’être victime d’un sentiment de toute puissance ?

Dès après son sacre, en 1804, l’empereur n’écoutait plus ce qu’on lui disait. «Que voulez-vous faire d’un homme qui n’a pour toute conversation que celle de monsieur Maret», disait Talleyrand goguenard. Hugues-Bernard Maret, l’homme lige de Napoléon, son ministre secrétaire d’Etat, ne se serait jamais permis la moindre critique à l’égard du «maître». Cela est peut-être arrivé beaucoup plus vite à Nicolas Sarkozy, qui lui aussi semble enfermé dans son propre reflet, Mais, dans le cas présent, ce n’est que psychologique, car de quelle volonté de puissance parle-t-on ? Aujourd’hui, celle-ci a beaucoup de mal à s’exercer dans la réalité des faits. Ceux-ci ont pris la dimension du monde. Nicolas Sarkozy, qui, en l’occurrence, n’y peut rien, est animé de l’obsession de donner à penser que cette volonté existe. Dans le cas de Napoléon, elle agissait vraiment sur le réel. Chez Nicolas Sarkozy, on ne parvient pas à prendre cette volonté au sérieux.**

Merci à Tropical Boy

S’il n’est pas Bonaparte, est-il au moins bonapartiste ?

Je ne le crois pas non plus. Le bonapartisme, ce fut le gaullisme, pas le sarkozysme. Aujourd’hui, nous avons plutôt une droite louis-philipparde, à la manière du dernier Guizot. Le bonapartisme est très différent : il repose sur l’égalité et la gloire. Or, quelle gloire peut revendiquer Nicolas Sarkozy ? Cette nostalgie de la gloire était beaucoup plus présente chez Jacques Chirac ou chez Dominique de Villepin. Chez Nicolas Sarkozy, il n’y a aucune nostalgie. Il me fait penser à ce que Talleyrand disait à son bibliothécaire Fercoq à la fin de sa vie : «Dans la vie, voyez-vous, il y a trois formes de savoirs : le savoir tout court, le savoir-faire et le savoir vivre. Et il ajoutait finement : le seul qui compte au fond, c’est le savoir vivre.» Je crains que Nicolas Sarkozy ne possède que le savoir-faire.

 

Merci à Large


------------------------------------------------
* Sarkozy c'est une oeuvre unique qui se résume en quelques mots passés à la postérité : Casse toi pauv' con !
** Traduction : c'est un guignol de première qui se prend vraiment trop au sérieux !

Merci au journal Libération pour l'entrevue avec ce brillant chercheur non dénué d'humour et d'intelligence. Tout sauf Sarko compatible le pauvre !



Sarkostique le Sarkozy blog officiel satirique 

 


Newsletter   
   
Partager cet article
Repost0

commentaires

G
LE PRETORIEN<br /> <br /> L'extrême droite ou la droite extrême sarkozyste dans toute sa "splendeur"<br /> Tjs les mêmes arguments réchauffés, les mêmes antiennes datant du moyen-age plus 1/4 h.<br /> Le nationalisme est le dernier refuge du voyou, cf.les positions prises par par le milieu auprès des nazis au cours de la 2iè guerre mondiale, au cours des guerres coloniales , et auprès tous les régimes fachos soutenus , instaurés par nos "amis" américains.<br /> Cette racaille ( comme dirait le bonsaï) devra payer TRES TRES CHER ses forfaits.<br /> <br /> IL FAUDRA ETRE TRES INEGALITAIRE POUR RETABLIR L EGALITE
Répondre
L
Le combat du collectif contre la vie chere se métamorphose de plus en plus en une dénonciation haineuse des békés."La guadeloupe c'est à nous..."Inutile de faire remarquer aux manifestants qui se proclament descendants d'esclaves,que dans ce cas de figure les premiers occupants de la Guadeloupe sont forcément les Européens.Ces derniers ayant eu la mauvaise idée,de recourir à la main d'oeuvre que leur proposaient des marchés aux esclaves alors pricipalement alimentés par des trafiquants arabo-africains.Dans ce schéma historique les premiers arrivés sont les ancetres des békés.Mais peu importe .La dénonciation léniniste du fait colonial a gagné l'Occident.Inutile donc de discuter.Puisqu'il faut sortir de l'esprit colonial,sortons en le plus vite possible.Débarrassons les Antillais de cette insupportable"tutelle coloniale"économique et financière,qui"asservit"les uns et ruine les autres.Dans ce contexte de crise économique ou ils sont préssurés de toute part,les métropolitains pourraient bien avoir envie de prendre au mot les manifestants antillais.Vous voulez votre indépendance?Prenez-là!Et commencez par prendre toute votre autonomie financiére.
Répondre
P
Voici un article long mais o combien intéressant sur la manière dont Sarko sème la pagaille partout, partout en faisant croire qu'il veut mettre de l'ordre.<br /> <br /> Des hommes et des femmes de paille voilà de quoi est fait l'équipe sarkozyste! Et il y tient pour avoir les coudées franches.<br /> <br /> Dès lors il n'y a pas de quoi s'étonner quand une grande majorité de français ne croient absolument pas dans les capacités de Sarko à résoudre quoi que ce soit. <br /> <br /> Bien au contraire, plus il acte, plus il fait empirer les choses. Ceci sans compter sur cela coûte aux contribuables!<br /> <br /> La meilleure solution qui existe pour que la sérénité revienne, c'est qu'il parte. Il n'y a pas pire "gestionnaire" que lui en France.<br /> <br /> On s'en prend aux plus précaires et on oublie d'un revers de main les gaspillages qui se chiffrent par milliards dans tous les domaines : paquet fiscal, renflouement sans contre partie réelle des banques, budget énorme et infructueux pour la présidence européenne (il y a maintenant des rayons dans les librairies où on ne parle que de la catastrophe de l'avènement).<br /> <br /> Et avec ça il y a des sarkophiles qui osent venir rejeter leurs déjections.<br /> <br /> Il ne m'est jamais venu l'idée de visiter un site ou blog sarkozyste mais je sais par avance qu'il faut montrer patte blanche avant d'être autorisé d'émettre ses opinions.<br /> http://www.bakchich.info/Les-bequilles-de-Sarkozy-pour.html
Répondre
O
Aux Antilles 1% de la population possède 52% des terres agricoles et 90% des richesses industrielles. Ce 1% est constitué de békés.<br /> En Martinique les prix avaient augmenté de 2,4% en 2007, contre 1,5% au niveau national, selon l'Insee.<br /> Dans les Antilles, les prix de l'essence à la pompe sont plusieurs dizaines de centimes au-dessus des tarifs affichés dans l'hexagone. <br /> Les prix des produits de première nécessité se sont envolés entre 2007 et2008 : +48% pour le lait, +87% pour les pâtes, +59% pour le beurre. Les associations de consommateurs et experts expliquent le prix élevé des produits de grande consommation en Guadeloupe et Martinique par l'absence de concurrence et les nombreuses taxes.<br /> La Martinique et la Guadeloupe sont 15% plus chères, voire plus, que la métropole<br /> Aux frais d'embarquement, de débarquement et de sécurité des ports, les taxes export, import, fret maritime, s'ajoute l'octroi de mer, une... vieille taxe coloniale !<br /> <br /> Peut-on imaginer une seconde que l'Etat français resterait les bras croisés si les békés étaient noirs et la population blanche ?<br /> <br /> Alors qui est raciste, Le Prétorien ou kreuzer ?
Répondre
D
@ Le Prétorien<br /> Et la dialectique préférée de la droite (plus ou moins extrémiste) est de résumer le conflit dans les départements d'Outre Mer à un conflit racial plutôt que social.<br /> Le gel des salaires à un niveau très bas, l'explosion des prix sur les produits de première nécessité (surtout là-bas), et les ponctions toujours plus importantes des actionnaires sur les bénéfices des entreprises qui n'investissent plus ni dans le développement ni dans les employés (formation, évolution, reclassement...) c'est un problème un peu plus large que votre vision colonialiste.<br /> Et juste pour info, je ne suis ni militant ni sympathisant (même si je respecte leur combat) au NPA.
Répondre