On n'a jamais vraiment tout vu. C'est ce que se sont sans doute dit les hommes et femmes qui assistaient aux catastrophes de l'histoire. Et ici c'est de catastrophe et de honte dont il est question.
Le parti Godillot, attiré sans doute par les voix du borgne et du parti qui ne sent pas très bon, a tout fait pour que soit maintenue une loi qui nous fait revenir au bon vieux temps du colonialisme systématique.
Les députés de l'UMP ont refusé d'abroger cette loi honteuse qui fait que la France doit maintenant (les petits français vont avoir l'obligation de l'apprendre dans les manuels scolaires ...) s'enorgueillir d'avoir pillé, assassiné, humilié, détruit et massacré.
En Allemagne à la suite de l'arrivée au pouvoir du moustachu, les manuels scolaires ont été réécrits pour apprendre aux enfants à faire la différence entre un allemand et un homme qu'il faut tuer. L'UMP fait un peu la même chose. Sarkophage ne mache pas ses mots, car avec l'atonie de la gauche léthargique, il n'y a plus personne ou presque pour s'offusquer que les politiques réécrivent l'histoire.
Car il s'agit bien maintenant d'écrire une histoire officielle, celle qui plait au pouvoir ou du moins à la majorité en place. C'est une honte pour notre pays. Tout le monde s'en fout royalement. Noël approche, on prépare le repas de la Saint Sylvestre pour se goinffrer.
Le réveil sera douloureux ! Pensez vous ! Imaginez un prof qui a des origines étrangères, et plus précisément d'une ancienne colonie française. Pour peu qu'il ait perdu une partie de ses ancêtres dans des massacres il doit enseigner à ses élèves que c'était une bonne chose !
C'est comme ci on demandait à un juif de parler positivement d'un pogrom parce que l'histoire officielle est ainsi écrite.
Face au silence assourdissant de la gauche qui préfère lorgner sur le trône de Chirac qui va réagir ?
Un exemple de réaction digne mains néanmoins inaudible dans la sphère médiatique : Claude Liauzu est professeur à l'université Paris VII-Diderot, spécialiste du colonialisme. Signataire d'une pétition contre «Le mépris de l'histoire et des victimes» (consultable sur le site de la Ligue des droits de l'Homme), il s'inquiète du refus des députés de supprimer l'article 4 de la loi du 23 février 2005 portant sur le «rôle positif de la présence française» notamment «en Afrique du Nord». Ecoutez sa réaction.
Voici des perles retranscrites pour que tous nous ne puissions pas dire : "ah mais j'avais pas compris que c'était grave !"
"Cet article cherche à rétablir un équilibre dans la représentation de la colonisation française en particulier en Algérie", a dit Lionnel Luca (UMP).
"Et surtout à rendre hommage aux combattants de nos territoires qui ont défendu la France durant toutes les guerres du XXe siècle", a poursuivi le député des Alpes-Maritimes, membre du groupe d'amitié de l'Assemblée sur les rapatriés, Lionnel Luca.
Abdelaziz Bouteflika ne cesse depuis juillet dernier de s'insurger contre un texte qu'il qualifie de "cécité mentale confinant au négationnisme et au révisionnisme".
"L'article de loi dont nous demandons l'abrogation est un contre-exemple éducatif, un anachronisme historique et une faute politique", a dit Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste. "Il renoue avec ces temps immémoriaux où l'Etat croyait fabriquer de bons Français en sommant l'école de leur enseigner une histoire officielle."
Pour envoyer 1,4 millions de Français se faire tailler en menus morceaux de barbaque, c'est exactement la même méthode qui avait été initiée.
L'histoire ne repasse sans doute pas les plats, mais les vapeurs provenant de l'arrière cuisine continuent de nous donner la nausée.